Un carnet de bord
jeudi 7 juin 2012
Pendant nos vacances, traditionnellement se glissent quelques jours consacrés au vignoble.
Le vigneron, les vignes, la cave : trilogie indispensable pour qu’une carte des vins soit autre chose qu’un catalogue.
Deuxième passage dans cette région et deuxième grand plaisir de retrouver cette nature, ces cépages et ces vignerons dont on parle trop peu. Car si une région est marquée "gustativement", c’est bien celle-là.
Au loueur de voiture à qui j’expliquais qu’il nous fallait de la place car nous allions chercher des vins à Arbois, son enthousiasme pour ces vins fut un pur moment de bonheur... mais finalement représentatif de ce que pense les gens :"ah le jura, les rouges ne sont pas vraiment rouges, et les blancs ont des arômes bizarres !"
Alors oui, il se produit comme ailleurs des vins moyens.
Mais surtout l’idée des vins du Jura blanc oxydés et rouges sans couleur est obselète.
Il existe toujours des grands vins jaunes (élevage sous voile de 6 ans et 3 mois) et des Savagnins (cépage) sous voile (environ 3 ans d’élevage) qui ont cette typicité de nez de vin oxydatif.
Mais il existe aussi et maintenant surtout des Chardonnay et des Savagnin
"ouillés", donc sans élevage oxydatif. Ils sont très typés et ne ressemblent
qu’au terroir dont ils sont issus mais ce sont des vins avec lesquels on déguste nombre de plats et pas seulement l’excellent Conté du Jura.
Enfin les Rouges ! Certes les couleurs sont légères. Le Trousseau et le Ploussard, les deux cépages du Jura sont des vins alliant la structure tanique d’un vin rouge, la légèreté et l’éclat d’un rosé profond et la gourmandise d’un blanc concentré. Ces vins sont de chez eux et de nulle part ailleurs et c’est tant mieux.
On en a rapporté plein !
On peut en rediscuter mais de vive voix !
Vignerons visités : Pascal et Evelyne Clairet,
Philippe Bornard,
Emmanuel et Anne Houillon et Pierre Overnoy
P.S. Evidemment, nous ne vous raconterons pas un pique nique avec la famille Houillon et Pierre Overnoy, délicieux jeune homme de 74 ans pour qui le vin, c’est sa vie, et à côté de qui flotte toujours cette atmosphère un peu plus dense qu’avec le commun des mortels.